Saturday, June 9, 2012

Au pays du Beaujolais le Brouilly


« Le Beaujolais c’est l’éclat de rire de la table »

Louis ORIZET

Chantre et vigneron

La capitale du Beaujolais, c’est Villefranche que tous le monde ici appelle fort justement Villefranche-en-Beaujolais. Il faut plusieurs jours pour visiter le vignoble qui couvre 7000 hectares en 2010, s’étend sur 55 kilomètres de longueur et 15 kilomètres de largeur, entre le Mâconnais au nord et le cours de l’Azergues au sud. La vigne est plantée à l’altitude moyenne de 300 mètres et elle culmine à 550 mètres. C’est dire combien le pays est montueux et comme les routes sont sinueuses. Ne disposant que d’une journée et n’ayant pas la prétention de tout voir en si peu de temps, j’ai confié mon sort à un guide averti autant que sympathique qui me rappela la fameuse citation de ( Léon Daudet ) « Lyon est une ville arrosée par trois grands fleuves; le Rhône, la Saône et le beaujolais, qui n’est jamais limoneux ni à sec. »

Il y a des noms véritablement magiques. Il suffit par exemple de prononcer le mot « Beaujolais » pour qu’immédiatement les regards s’allument et les visages s’épanouissent pour ce vin aimable, tendre, souple. Le Beaujolais vin enchanteur, qui des confins de Mâcon aux frontières Lyonnaises, entre Saône et montagnes, raconte le terroir.

C’est grâce à la vente du « beaujolais nouveau », le troisième jeudi de novembre, que ce vignoble est devenu mondialement célèbre. Voilà d’abord les beaujolais-villages : trente-cinq clochers piqués sur les crêtes, dans les combes ou sur les pentes, les revendiquent. Ils occupent, sur la carte des Vins de France, la place privilégiée des vins de primeur; plus légers, n’ayant pas la personnalité des vins des crus. Enfin, voici les derniers, les simples beaujolais, plus modestes, les « petits bouchons pour petits mâchons ». Ce sont les sans grade, les gouleyants, qui n’ont d’autre rosette que celle de Lyon. Ils sont à boire jeunes, lorsqu’ils sentent et gouttent encore le fruit. Tous issus du Gamay à jus blanc, ils peuvent être, aussi, jovial, drôle, aimable, léger, tendre, simplet, amusant, élégant, fluet, coulant, rond, ferme, câlin, caressant, glissant et bien autrement encore, c’est le vin de la joie et de la bonne humeur. Puis en haut de la hiérarchie, nous avons les « Grands », d’abord, les neuf crus, célèbres dans le monde entier, plus un dixième cru nouveau élu. Ce sont les neuf Muses du beaujolais et un ambassadeur.

On peut s’amuser à les classer ainsi : Brouilly Histoire, Chénas Élégie, Chiroubles Astronomie, Côtes de Brouilly Éloquence, Fleurie Musique, Juliénas Tragédie, Morgon Comédie, Moulin-à-vent Poésie Lyrique, Saint-Amour Danse, Régnier l’ambassadeur, le dernier-né ( 1988 ). Les dix crus de Beaujolais puisent leur sève dans les arènes granitiques du nord. Tous ces crus font partie du fond de culture de tout œnophile… tous ces crus font de grandes bouteilles. Qui n’a pas connu dans le monde du beaujolais, la belle figure emblématique du vigneron le père Collonges, qui dans un sourire de satisfaction, humant et contemplant le rubis de quelques villages dans les reflets du tastevin, disait, approchant la tasse d’argent de ses lèvres : « Ces là que je voudrais laisser mon nez en pension jusqu’à la fin de mes jours ». Ces crus et toutes les autres dénominations du vignobles sont très touristiquement traversés par des routes dites du Beaujolais, Jalonnés pour les gastronomades de panneaux indicateurs, et d’accueillants caveaux de dégustation. La chapelle de Brouilly, le mont Brouilly ( 432 mètres d’altitude ) est le plus haut sommet du Beaujolais viticole. On y a construit une chapelle dédiée à saint Vincent ou a lieu chaque année un pèlerinage. Le climat est continental mais subit une influence méditerranéenne hivers rudes, gels, printemps parfois précoces, étés chauds souvent orageux. Les roches métamorphiques et granitiques rassemblent l’appellation « Beaujolais-Villages » et les dix crus. Tous les Beaujolais se boivent frais, mais non glacés. Le souvenir me reste en bouche de la Maison du Beaujolais à Saint-Jean-d’Ardières ou je découvris les cochonnailles, andouillettes et fromages copieusement arrosé , car la devise est : « Le Beaujolais ne veut à aucun prix vous voir partir l’estomac vide et le gosier sec ».

Le Brouilly, l’appellation doit son nom au mont Brouilly, qui est au centre de l’appellation. Le mot « Brouilly » viendrait du nom d’un officier romain nommé Brulius, qui se serait installé dans la région. C’est le vignoble le plus étendu du Beaujolais, avec une ronde de villages qui constituent son appellation, forme une couronne autour de la colline de Brouilly et donne ce vin rouge rubis, coloré, fruité avec un bouquet très développé.

Les qualités, qui font son charme, s’estompent en vieillissant. Il est donc préférable de boire ce seigneur du fruit, dans toute son éclatante jeunesse. On comprend que le vin de Beaujolais ait conquis non seulement la France mais de nombreux pays étrangers ( Suisse, Etats-Unis, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Hollande, Pays Scandinaves, Angleterre, Canada ). Ce fut pour moi la découverte trop rapide d’un pays merveilleux où l’art et l’architecture se mêlent à la vigne et au vin tendre et fruité.

Au Québec sur les tablettes de la SAQ, je retrouve avec plaisir le BROUILLY MIGNOT CODE SAQ; 628123, prix 18,90 $ représenté par « Vins de Châteaux International ».

Téléphone : (514) 284-6811, courriel : info@vinsdechateaux.com

Ce séduisant Brouilly 2011 bien élevé et bien habillé dans cette élégante bouteille, 100% Gamay noir à jus blanc offre, à l’œil une robe couleur rubis intense et au nez des arômes de fruits rouges et noirs avec des parfums d’iris et de violette. En bouche c’est un beaujolais soyeux doté d’une jolie mâche, il s’appréciera tout particulièrement avec une volaille, le pot-au-feu, les charcuteries, les fromages et terrines soignés.


L'Or du Périgord


«Monbazillac, ton nom brasille et sonne comme

un clairon de gloire et, comme un feu de joie»

( Armand Got ).

Entre route de la préhistoire et chemin des châteaux, étapes gourmandes et circuit des bastides, le vignoble du Bergeracois apporte sa touche singulière et précieuse à la riche palette des beaux-arts périgourdins. On y découvre particulièrement l’or des coteaux de la Dordogne.

« MONBAZILLAC » nom connu du monde entier, c’est l’or du Périgord, Monbazillac…en Périgord est traversé par le 45e parallèle de latitude nord, à égale distance du Pôle et de l’équateur, ce n’est donc pas sans raison que l’on a pu dire que c’était un pays de juste milieu, produisant un vin doux de juste renommée.

On raconte que des pèlerins français venus à Rome s’étaient fait présenter au Pape. « Nous sommes de Bergerac » dit leur doyen, et comme ce nom n’éveillait aucun écho dans l’esprit du Saint Père, il ajouta : « De Bergerac près de Monbazillac ! » Aussitôt, le Pape, levant la main comme pour donner sa bénédiction, murmura : « Bonum vinum. »

Le Monbazillac est le plus superbe des crus moelleux de la patrie de la truffe et du foie gras. Armand Got, chantre du Périgord gastronomique, dont il a célébré avec lyrisme les voluptés truffières et les joies des pâtés périgourdins, a dit : « Monbazillac, orgueil suprême des calices »,

« Monbazillac, salut, grand seigneur des vins doux » « Monbazillac, élixir, vif soleil dissous ». Voilà ce que l’encépagement Sémillon, Sauvignon et Muscadelle révèle en terre Périgorde. C’est le Monbazillac qui a fait cette race bergeracoise de si belle humeur gasconne, gaie, enjouée, généreuse. Elle s’incarne dans Montaigne, qui a décrété que « le vin était un dieu dont il ne faut pas restreindre les faveurs », car il donne aux hommes la gaieté et la jeunesse aux vieillards !

Le vignoble, situé au sud de la vallée de la Dordogne, est surplombé par le château de Monbazillac dont la délicieuse silhouette veille depuis François Ier au renom de ce vin prestigieux. Pittoresque et lointaine vigie surveillant Bergerac et « la verte douceur des soirs sur la Dordogne », le château de Monbazillac est ancré sur le rebord d’un coteau vineux. Sa silhouette jaillit au milieu des vignes. Monbazillac, issus d’un terroir de 2.200 hectares, 5.400 acres. Production : 6.5 millions de bouteilles, les monbazillac sont obtenus par tris successifs de raisins atteints de la « pourriture noble ». Avec leur fabuleuse couleur or qui s’approfondit au fil des années, leur bouquet de miel et d’acacia, leur plénitude en bouche, ce sont de grands liquoreux qu’il faut goutter à l’apéritif, sur les foie gras, les poissons, plats en sauce, les bleus d’Auvergne ou de Roquefort, les desserts.

Le Monbazillac est comme les chevaliers : « sans reproche » ; ses vertus viennent-elles du « botrytis cinerea », base d’une pourriture noble ?... de la limpidité du sémillon ?... du parfum marqué de la Muscadelle ? ou de la finesse du Sauvignon ? Tous ces facteurs naturels ajoutés au tour de main de l’artiste vigneron ont permis la naissance de cet or du Périgord, vin liquoreux et fruité. Dans les bonnes années, les vins de Monbazillac rivalisent avec les vins doux tels que Sauternes et Barsac. Le Monbazillac fut le lait de ma jeunesse Périgourdine, il compte parmi les meilleurs vins doux de France. Ce grand seigneur n’est déplacé nulle part à table en présence de divers mets. S’il remplace allègrement tous les apéritifs, il est excellent sur le melon et quelques entrées, et fastueux sur le foie gras. Il triomphe sur certains entremets : glaces, crèmes amandes, noix, noisettes, où il déclenche un harmonieux concert de saveurs. Il accompagne avec bonheur les fromages bleus et les desserts aux fruits.

À environ 4 km de Bergerac se dresse une superbe architecture. L’or du Périgord à bien entendu son château et quelle merveille! Monument historique classé du XVIème. Le Château de Monbazillac, propriété de la cave de Monbazillac depuis 1960, présente une architecture unique et originale, mélange de systèmes défensifs médiévaux et d’élégances de la Renaissance. Planté au cœur du vignoble prestigieux qui porte son nom, la vue qui s’offre depuis les terrasses du parc constitue un panorama extraordinaire sur la vallée de la Dordogne.

Entièrement meublé, le Château est ouvert toute l’année en visites libres ou guidées. À l’issue de la visite du Château, une dégustation de Monbazillac est offerte à chaque visiteur. Créee en 1940, la Cave de Monbazillac regroupe une soixantaine de viticulteurs qui exploitent près d’un tiers de l’appellation Monbazillac. Comme là écrit (Armand Got) « Monbazillac, hosanna de Topaze » est un apéritif intéressant qui n’altère pas les papilles et les prépare à la fête. Il faut le boire très frais.

Au Québec sur les tablettes de la SAQ, je retrouve avec plaisir ce nectar

et compagnon de mes jeunes années en Périgord pourpre.

CHÂTEAU LA CROIX POULVÈRE MONBAZILLAC COLLECTION LOUIS ROCHE.

Code : 850818, Prix : 21,50 $

Représenté par VIN CONSEIL (Québec) ltée

Téléphone 450 628.5639 – info@vinconseil.com