« Le Périgord… un Paradis tentateur
où la gourmandise n’est jamais punie ni déçue. »
La Mazille
« Nous devons apprendre à vivre ensemble
comme des frères, sinon, nous allons mourir
ensemble comme des idiots. »
Martin Luther King
A
Montréal on nous avait prévenu, attention au proverbe français! « En France c’est avec ses dents qu’on creuse sa tombe ».
Oui, personnellement je le savais, il est vrai que notre mode de vie au Québec est
plus sage, même en évitant la « Malbouffe ». Informé de l’existence du jumelage
Repentigny-Bergerac et encouragé par des magazines de « Kéroul » Isabelle Ducharme infos@keroul.qc.ca , tels que « Le baladeur ». Nous avons osé
préparer un voyage au pays de mes origines, le Périgord.
Au départ le projet
s’est développé avec « Atout
France, opérateur unique de l’état
en matière de tourisme, est chargé d’assurer le développement de l’industrie
touristique, premier secteur économique français.»
Voici un rapide topo sur la maladie génétique neurologique de mon épouse
Claire THÉBERGE, membre de cette figure de proue qu’est devenu « KÉROUL ».
Claire
est également membre de la Société canadienne de la sclérose en plaques. Info.qc@scleroseenplaques.ca
.
La veille de son 65e anniversaire, Claire apprend le résultat du
terrible test de diagnostic du handicap de la sclérose en plaques. C’est un
véritable choc dans le couple. Je me souviens, nous nous sommes longuement
regardé les larmes aux yeux, puis nous nous sommes pris dans les bras l’un de
l’autre, nous serrant très fort. Mais comme l’amour avait fait les premiers
pas!
Claire, plus que jamais est et restera ma femme chérie, encore plus près
de moi et de mon cœur. Selon les paroles sages de ma regrettée mère qui
disait : « Dans un ménage quand il y a une personne handicapée, il ne faut pas
voir le diable, mais bien les anges. »
Il faut réapprendre à « laisser le temps au temps ». Dans la
maison elle est assez autonome et elle se déplace en marchette ou en déambulateur
et quelquefois en fauteuil roulant avec un accompagnateur. Elle ne peut se
déplacer seule. Je suis son mari et aussi son proche-aidant. À l’extérieur pour
effectuer de longues distances en fauteuil roulant, j’assiste mon épouse.
Carte du Périgord, ancienne province, le département
de la Dordogne est situé dans la région de l’Aquitaine
|
Nous avons décidé de préparer ce voyage au service du tourisme et de la culture pour personnes à capacité physique restreinte, destination le Périgord. Coïncidence, un heureux événement m’y appelait, celui d’être élu membre correspondant au sein de la prestigieuse « Académie des lettres et des Arts du Périgord ».
Oui, dans notre histoire d’amour et de couple il y a eu trois voyages en France en passant par ce Sud-Ouest et bien entendu à Bergerac. Celui-ci, notre quatrième s’est effectué avec l’héritage de la mobilité réduite de mon épouse pour le meilleur et non le pire.
Oui, dans notre histoire d’amour et de couple il y a eu trois voyages en France en passant par ce Sud-Ouest et bien entendu à Bergerac. Celui-ci, notre quatrième s’est effectué avec l’héritage de la mobilité réduite de mon épouse pour le meilleur et non le pire.
Les
voyages forment la jeunesse,
et au pays de Cyrano c’est bon pour le moral.
C’est génial que le handicap de Claire Théberge
ne soit pas un frein à la réalisation de notre rêve.
C’est
une première avec cette maladie qui diffère beaucoup d’une personne à l’autre.
Mais c’est notre première expérience avec un handicap. Notre mission au sein de
ce séjour culturel et vini-gastronomique était de vérifier et de découvrir une
ville avec ses difficultés et notre type de la mobilité réduite, soit à l’aide
d’une marchette pour l’équilibre de mon épouse Claire. De Montréal, nous avons
pris le vol Air-Transat jusqu'à Bordeaux puis de Bordeaux le train vers Bergerac.
Accompagnement de Claire Théberge en
gare de Bordeaux
embarquement en direction de Bergerac
|
Le tout sans problème. Pour l’ensemble du voyage aérien mon épouse a bénéficié de l’aimable assistance d’une hôtesse d’Air-Transat, puis à Bordeaux nous avons obtenu l’accompagnement
de deux agents de la compagnie des chemins
de fer français afin d'aider mon épouse à son embarquement à bord du train. Il
en fut de même pour le retour. A notre arrivée à la Gare
de Bergerac un taxi nous attendait pour nous déposer à l’hôtel qui nous avait été suggéré au centre de la ville par le
Comité Départemental du tourisme de la Dordogne à Périgueux. www.dordogne-perigord-tourisme.fr
Notre Hôtel Spa du Commerce, trois *** étoiles, situé au 36 Place Gambetta à
Bergerac, que je recommande sans hésiter même s’il n’était pas tout à fait
adapté, la direction nous a offert de bons accommodements raisonnables. Je
salue au passage le propriétaire Serge
Mantion. Mon épouse, assez solide sur ses deux pieds, malgré sa jambe
gauche faible, à force de déambuler avec sa marchette dans les rues et ruelles
pittoresques, a tout de même usé en trois semaines, une paire de patins.
J’avais pris soin depuis Montréal d’avertir la VILLE DE BERGERAC, et de prendre
contact avec le transport adapté destiné aux personnes handicapées. A la Mairie
de Bergerac, j’ai eu le plaisir d’être mis en relation avec le sympathique
fonctionnaire M. Gilbert Blanc, conseiller
municipal délégué aux affaires sociales. gilbert.blanc@mairie-bergerac.fr. Lequel alerta son collègue M. Simionati des Transports urbains Bergeracois. Avec mon
épouse Claire Théberge, nous avons eu l’invitation de parcourir la magnifique
et paisible rive de la Dordogne, histoire de faire connaissance avec les
élégants et confortables Mini-Bus adaptés pour quinze places.
Claire Théberge invitée à bord d’un élégant et confortable
Mini-bus du Transport Urbain de Bergerac, Dordogne.
|
Bien sûr, sur le plan de la cuisine, le Périgord ne donne pas sa place. Il y a les incontournables truffes, cèpes, foie gras, canard, grattons, noix, nous avons un peu abusé après avoir fait les routes gourmandes : la route des vins de Bergerac, la route du foie gras et la route de la noix du Périgord, résultat Claire et moi-même avons pris chacun 3 kilos en trois semaines. Mais il faisait beau et le ciel était bleu.
Nous
avons beaucoup aimé parcourir Bergerac, la deuxième capitale du Périgord. C’est
une ville séduisante au rythme calme, très provincial. Ce n’était pas toujours évident
en visitant la vieille ville, de faire glisser la marchette sur les pavés pour y
découvrir ses plus belles demeures à colombages. Mais à cœur vaillant rien
d’impossible. Nous recommandons à toute cette solide chaine de fraternité
autour de Kéroul, et le monde en situation handicap de la mobilité réduite
d’oser changer le mal de place en allant découvrir de nouveaux horizons.
Avec nos amis de Bergerac, par un temps d’automne des vendanges, beau et chaud, nous nous sommes promenés le long de la large, puissante, généreuse, et pas timide rivière la Dordogne.
Près
d’un barrage, nous y avons admirer « un héron au long bec emmanché d’un long cou » . Ce
grand échassier solitaire, patient et habile pêcheur au plumage à dominante grise
avec une huppe, est familier des rivages de la rivière Dordogne, il fréquente
les milieux
humides et peu profonds.
De gauche à droite au premier rang :
Claire Théberge et Jean Claude Denogens son époux et proche-aidant. Au deuxième rang : Léon Orwieczka de l’équipe DVB, Maryse Chort et Gilles Amiand amis Bergeracois, Nathalie Métivier et son époux Philippe Françoise, du Québec, webmaster du site www.devigneenbouche.org et du site www.amoma.ca |
Ce bel héron, en habit gris, familier des rivages de la
belle rivière Dordogne, ne semble pas être dérangé par ma caméra.
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Texte et photos © Jean Claude Denogens