Monday, September 21, 2020

PORTER LA PLUME DANS LA PLAIE: "ÉLOGE DES VIEUX"

 

Introduction de la chronique

« porter la plume dans la plaie » 
par le Grand Chancelier fondateur de l’Ordre du Mérite Œnophile

et à la santé et au respect de nos «vieux» dégustateurs.

« Un homme sain peut boire sans danger, en mangeant,
1 gramme d’alcool-vin par kilogramme de poids du corps et par jour » 
( Professeur Georges PORTMAN Membre de l’Académie de Médecine de Bordeaux )
 
       
Donc le 20 mars 2020, normalement un  porte parole officiel de la Société d’État 
( S.A.Q ), sain d’esprit, aurait dû éviter de dire une telle ânerie totalement discriminatoire. Afin de ne pas faire paraître la S.A.Q , ayant un « nonophile » porte-parole auprès des 70 ans et plus. Peut-on admettre aussi sans objection l’axiome :  « Le vin est le lait des vieillards »

« Sans vin, il n’y a pas d’amour »         
                        ( Euripide )                          

« L’alcool n’est pas tout le vin, il en est le squelette  »
( Georges Duhamel )

En France on cultive amoureusement la vigne, on retrouve souvent dans le verre le charme bucolique des paysages avec le parfum vivifiant des champs fraîchement coupés. C’est ce que je souhaite donc aux aînés « nos bien chers vieux ».

Personne comme ce fils de la vigne du Périgord à Bergerac pays légendaire de Cyrano, n’a joué un rôle aussi crucial, aucun n’a donné autant de cours conférences sur la « savoureuse science œnophile » aux quatre coins de la grande Province du Québec. Ceci bien entendu, avec l’aide des centres culturels du Père de la Sablonnière. Fort des deux passionnés de l’œnophilie l’abbé Bertrand Pomerleau Grand Prieur et officier de Bouche ( Beauceron, fondateur du mot comique « NONOPHILE » et le docteur Samuel Letendre, président des Médecins Canadiens amis des vins de France.

Êtes-vous ŒNOPHOBE ?... Non
( crainte du vin )
Êtes-vous ŒNOPHILE  ?... Oui
( amour du vin )

Alors, lisez cette chronique et parcourez le beau et riche site francophone de la passion culturelle du vin dirigé par Jean Claude Denogens et diffusé par « la Gazette des Œnophiles ». Le Grand Chancelier est doué d’une grande sensibilité, et dans sa vaillance il a voulu jeter un regard triste et misérable voir irrespectueux sur les « vieux » fondateurs de notre avenir.

« La sagesse ne peut pas entrer dans un esprit méchant,
et science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
                  (François Rabelais Écrivain, Médecin)

« Un peuple qui ne respect pas ses « vieux »
 est un peuple misérable et sans avenir »
                                            (anonyme)

« Porter la plume dans la plaie »
                        ( Albert Londres )



La chronique d’un « vieux » dégustateur (In vino veritas), je lève mon verre à mon vrai coup de « vieux », je l’ai éprouvé lorsque les directives de la santé publique du Québec, m’ont classé sans doute par ignorance, dans les buveurs invétérés dans la catégorie des 70 ans et plus interdits de mettre les pieds à la SAQ. Donc, confiné à cause de mon âge et ne plus être présent dans les magasins de la SAQ. D’où ma lettre réplique du 20 mars 2020 adressée au service de Madame Catherine Dagenais. Présidente et chef de direction de la Société des alcools du Québec. (Triste journée et vin triste!)

Or, je suis « vieux » c’est un fait, depuis mon enfance. « Maître-Œnophile » j’ai enseigné la sagesse du savoir boire depuis 1963 dans l’ensemble du Québec. Le destin a voulu que j’hérite de la 2e guerre mondiale, j’avais 9 ans, dans mon Périgord natal, nous étions en zone occupée sous la botte des ennemis Allemands. J’ai donc vieilli avant de grandir. 

Ça forme le caractère, j’aimais avec passion mes  « vieux » parents, même pendant cette terrible 2e grande guerre mondiale. Toute ma vie, j’ai aimé les 
« vieux », ce sont tout de même ces « vieux » universitaires, qui m’ont formé dans l’art de la dégustation du vin. Car tous étaient des pages d’histoires, des bibliothèques et des sagesses. J’étais fasciné par leur vie dure, leur courage et leur compétence. Et ces autres, combattants d’une autre vie ingrate et humiliante dans la résistance qu’ils me racontaient.

Ici, au cours de ma carrière québécoise qui a débuté en septembre 1963, dans la paix, alors que je venais de rentrer vivant d’une autre sale guerre, la guerre d’Algérie. J’ai adoré m’entretenir le moral avec des « vieux » sages combatifs, qui ont bâti ce nouveau et beau pays. Mes professeurs étaient des « vieux » sages. 

D’autres « vieux » avaient connus et exercés le délicat pouvoir, ce qui m’a permis de saisir au plus près de moi le mystère et la valeur des êtres humains. Lors de mon séjour au quotidien le Devoir il y avait des plus vieux que moi, d’une brillante expérience. Les « vieux », à mes yeux, nous étaient essentiels et nous sont toujours essentiels. 

Je n’ai jamais supporté qu’un collaborateur dénigre un invité potentiel ou un membre en disant : « C’est un vieux » ! Je n’ai jamais pratiqué dans mes différents mandats l’âgisme, cette forme de terrorisme brutal et hypocrite de l’époque actuelle. Les jeunes, font aussi beaucoup de conneries.

J’avoue que je fuis ceux de mon âge et d’autres moins âgés, qui sont ahuris que je sois encore très actif. Comme si j’étais un « vieux » fini et jetable. Le Québec, ce jeune pays, a perdu le respect de ses « vieux » depuis longtemps, bien plus vite que mon vieux pays la France. J’ai toujours eu assez de lucidité pour comprendre que je provoquais des réactions. 

Toute ma vie, des fautifs m’ont traité de râleur discipliné. Depuis quelques années, des confrères ingrats affirment que je suis trop « vieux » pour écrire. Au fond d’eux-mêmes, ils souhaitent sûrement que le COVID-19 m’élimine. Mais curieusement se sont des futurs « vieux » qui me souhaitent ce bon débarras.  90% des personnes ne visitent jamais leurs  « vieux » dans les CHSLD. Quel honteuse tristesse !

La haine des « vieux » qui soit disant ne servent plus à rien est enfouie aussi sous la devise « Je me souviens ». Mais pour combien de temps encore ? Après cette pandémie, nous serons tous condamnés à un sérieux examen de conscience collectif. Le virus ne frappe pas que les « vieux », 56% des cas confirmés ont moins de 60 ans et moins de 40 ans. 

Dans plusieurs CHSLD et résidences privées pour aînés, ces milieux de vie sont gravement négligés par nos gouvernements depuis plus de vingt ans, ces autorités ont aussi fermé toutes les ressources d’hébergement aux proches aidants. Pourtant nous sommes là pour en prendre soin. Et surtout, leur donner de l’amour. Beaucoup d’amour, nous sommes en fait des proches aimants, pour nos « vieux ».

Il n’y a aucun pays qui laisse dans l’indignité et la solitude extrême, mourir ses aînés ou ses « vieux ». À moins d’être capitaliste et dictateur ou les deux en même temps. Il faudra humainement tout revoir. La différence cette fois-ci est que la sempiternelle COVID-19, cette 3e guerre mondiale, expose au grand jour l’urgence de le faire et d’accélérer de beaucoup le pas et la volonté politique, financière et sociale. Des millions de personnes infestées par le coronavirus (le conard de virus) et des centaines de milliers de morts sont principalement chez les personnes âgées, des « vieux » comme les dangereux irrespectueux aiment le dire.

Il faut aider à redonner leur dignité aux aînés les « vieux », les plus vulnérables parce qu’elle leur a été volée. Il faudra tout changer pour le mieux, pour aider ces personnes fragiles, vivants et mourants dans des conditions indignes d’une soit disant société avancée.

La vie est plus importante que le bon voisinage, Claire Théberge et moi même son petit « vieux » en sommes témoins. Avant de participer à la fondation de la Coopérative d’habitation la 5e Saison de Verdun, Claire mon épouse travaillait comme préposée aux bénéficiaires. Nous savions déjà que les CHSLD étaient les mal aimés du Québec. Quelle honte! 

Ces dernières décennies, nous avons envoyés nos grands-parents, nos « vieux » pour que ces bâtiments, ces lieux sans âmes achèvent nos « vieux » dans leur pisse et leur merde. Les « vieux » meurent dans l’indignité, la solitude et l’angoisse malgré les efforts des soignants. Cette terrible pandémie du COVID-19 nous permet de découvrir que 90% des familles qui ont un parent dans un CHSLD ne mettent habituellement pas les pieds dans ces mouroirs. En négligeant leurs propres parents, c’est peut-être leur propre mort qu’ils refusent d’affronter. Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir.

Nous pourrions aussi retenir cela comme leçon pour l’avenir. Le virus ne voyage pas seul, il voyage sur des humains. Le Canada et Québec l’ont importé via des voyageurs. Posons la question à nos autorités, que vous disent la condition des personnes âgées, le ravage parmi les vieillards ? 

Qui sont ces personnes âgées, qu’on infantilise en décidant à leur place et en leur parlant bien souvent comme à de petits enfants ? Si l’âge où commence la vieillesse est mal défini et varie selon les époques et les lieux, il n’est pas le même pour tous. Dans un pays riche comme le Canada, personne ne mérite de finir ses jours en isolement parce qu’il est « vieux ».

Nos « vieux », qu’il faudra réapprendre à respecter, méritent un milieu de vie sain et agréable. Pour cela il faut un dialogue de bonne foi entre les générations. Il faut aussi que les plus « âgés » côtoient les plus jeunes. Mais aussi, que les jeunes respectent les plus « âgés » et non les plus « vieux ». On ne naît pas « vieux » on devient « âgé ». Et soyez-en certains votre tour viendra ! 

Il faudra faire un choix de société, on savait que certains de ces milieux de vie étaient devenus peu à peu des milieux de morts pour nos « vieux ». En mai 2020 que voulons-nous ? Voulons-nous encore de ce modèle où nos « vieux » vulnérables se retrouvent remisés dans ces mouroirs de CHSLD

Il nous faudra des hébergements plus humanistes, avec des préposés dévoués bien entendu, mais pas sous-payés. Il faudra développer les soins et services à domicile, sans égard aux revenus des personnes. 

Enfin il faut un soutien beaucoup plus large aux proches aidants. Bref, il faudra mettre carte sur table et raffermir la politique de santé, le social, le culturel et la bureaucratie pour être bien dans notre peau et ne plus faire rire de nous. Ne cédons pas au triomphe de l’argent sur la vie humaine. 

La pandémie profite aux manipulateurs redoutables qui pratiquent l’art de plonger les gens inquiets et ignorants dans l’angoisse. Le monde médical est un beau métier et une belle vocation humaine, pour des êtres humains. En attendant, il nous faut dénoncer l’échec de toute notre civilisation. Il nous faut aussi briser la conspiration du silence, l’OMERTA. Vieux ou pas vieux, je suis le proche aidant de ma femme handicapée de la sclérose en plaques.