Tuesday, May 18, 2021

LE VIN DE FRANCE, ET SA PASSION HISTORIQUE VERS LA NOUVELLE-FRANCE



«  l’homme doit au vin d’être le seul animal
à boire sans soif  »     

                                            Pline l’Ancien

« Se nourrir est un besoin, savoir manger est un art »

                                                   François Rabelais

« Le Périgord… un paradis tentateur où la gourmandise
n’est jamais punie ni déçue » 

                                                   La Mazille écrivaine
                       auteur La bonne cuisine du Périgord


« Il est bon de traiter l’amitié comme les vins et de se
méfier des mélanges »

                      Colette


Investiture du Grand Chancelier Denogens

C’était à Bordeaux (Gironde) France, Capitale mondiale des vins, le 22 janvier 1971, à la treizième heure, au 119, rue Frère, en plein cœur des Chartrons, résidence de l’ami et distingué poète écrivain-vigneron Bordelais, le docteur Jean-Max Eylaud, secrétaire général des « Médecins amis des vins de France ». Devant les bouteilles du « Clos de Terreblanque » appellation Bordeaux contrôlée en blanc et rouge, propriété du docteur Eylaud à Gornac, Gironde. Juste avant la mise à table. Un jeune Gascon qui avait fait un stage au journal quotidien « La France  », originaire du Périgord pourpre prêtait le « Serment » d’investiture de Grand Chancelier de l’ « Ordre du Mérite Œnophile ».

« Gentilhomme DENOGENS ! natif du vignoble de Gurson, au doux pays de Michel de Montaigne » s’exclama le Prince EYLAUD, issu d’une famille vigneronne installée dès 1589, donc de la 12e génération, en ligne directe du vignoble de Gornac dans l’Entre-deux-Mers girondin.

Levez la main droite et répétez après moi la brève formule qui constitue votre serment de fondation.

« Rubis ou Topaze, même délice même extase,
Non biberis diluta.
Au nom de Noé père de la vigne,
de Dionysos-Bacchus Dieu du vin,
de Saint-Vincent patron des Vignerons,
d’Ausone écrivain qui chanta les vins de Bordeaux,
de Rabelais notre Maître poète bachique,
Je jure sur la dive bouteille,
De contribuer à faire mieux comprendre l’œnophilie,
Au nom d’Apollon et des neuf Muses,
De diffuser les lettres, les Arts, la musique.
Je m’engage à faire respecter,
Les dix commandements de l’œnophile.
De me conduire en franc et fidèle Grand Chancelier,
En l’honneur de Monseigneur le vin,
Je promets d’apprécier, de faire connaître
et aimer tous les vins authentiques et honnêtes.
D’honorer et d’épauler l’activité de la gente,
Laborieuse et vaillante des vignerons ».
Amen.

Voici donc le serment que fit Jean Claude Claude DENOGENS, alors âgé de 29 printemps. Après ce serment, honorablement arrosé, le Fondateur et Grand Chancelier forma son aéropage du Grand Conseil de l’ Ordre du Mérite Œnophile  qui fut chargé de porter la bonne parole et de tenir des chapitres dans la belle Province de Québec. Les fidèles dignitaires qui l’assistèrent durant de longues années étaient le docteur Samuel LETENDRE, président des médecins Canadiens amis des vins de France, Grand Maître et l’abbé Bertrand POMERLEAU, Grand Prieur et échanson, président de Les Gueux du Croûton.

Nous avions notre très représentatif blason de « l’Ordre du Mérite Œnophile » qui est aussi un hommage à la vigne et aux vignerons. Et surtout, je savais que pour bien connaître le vin, il faut visiter la terre qui le produit.


«  Écu sur le tout à supports de vigne,
écartée au chef,
chargé à Dextre de Bacchus, dieu du vin, sur Gueule;
à Senestre d’un tastevin argent sur sable;
la pointe chargée à Dextre d’une clef or sur azur;
à Senestre de Saint-Vincent,
patron des vignerons sur Sinople. »
et pour double devise :
«  Rubis ou Topaze même Délice même Extase
Non Biberis Diluta »

S’il est un aliment chargé de symboles, c’est bien le vin ! Dans la société française où je fut élevé, le discours sur le goût est également un fait collectif de nos valeurs.

Je suis un enfant de la vigne française, je suis donc venu honnêtement avec armes et bagages, les armes France-Québec de l’Ordre du Mérite Œnophile, c’est-à-dire nos armoiries, qui m’on suivi ont été adoptées dans leur version en 1972 par un collège Héraldique. Le tout à Bordeaux, notre écu français ancien, dans sa composition est une référence bachique pour l’ensemble des vins fins de France. Il est l’image et le symbole fort de la science œnophile exercé dans cette terre latine.

Un autre symbole fort artistique, identifiant notre gazette des œnophiles De vigne en bouche; qui est assorti d’un charmant poème de notre ami écrivain-vigneron Bordelais Dr Jean-Max Eylaud.


Voilà ce que nous avons souhaité offrir à nos amis œnophiles.
L’appellation et le symbole artistique donnés à notre gazette des œnophiles De Vigne en Bouche, reflète la vigne, et le vin au fil de la liane du sarment, une Muse verre de vin en main, assise sur une barrique berceau du vin. Inspiration des nombreuses guinguettes du petit vin blanc de Nogent qui bordent la Seine où l’on peut boire le gouleyant vin, chanter et danser en plein air. Dans le V de vigne, figure un verre de vin, verre de préférence toujours avec tige et pied transparent uni blanc, dans lequel l’œnophile mire, hume et goûte le petit vin populaire sentant bon la France vitivinicole. Puis la bouteille, noble récipient de verre de formes variées, selon certaine appellation renferme le vin blanc ou le vin rouge. Vient ensuite la serpette des temps antiques, qui servait aux premiers vignerons à tailler la vigne. A rogner les gourmands, puis les sarments et enfin, à vendanger. Ce sarment travaillé et torsadé de la vigne, cet étrange arbrisseau convulsé, aux branches torses, crispé comme une mandragore, charme l’œil, et nous met en permanente admiration avec l’âme de la terre, la vigne et donne l’appellation, la symphonie et l’image artistique en quatre mots De Vigne en Bouche.

Poème de naissance de la Gazette des Œnophiles
Par le docteur Jean-Max Eylaud.
Bordeaux le 22 Janvier 1972.

De vigne en bouche ! Une naissance !
Le bourgeon qui fait le raisin
ne fait-il naître l’espérance 
de boire, un jour, verre de vin ?

Que ce journal heureux paraisse,
en vous apportant, chaque fois,
nouvelle et meilleure promesse
de quelques échos de ma voix. 

Car, va venir l’heure où l’Histoire
me comptera dans le passé…
où ne sera plus ma mémoire
que de raisin souvent pressé !

Mais que le souvenir persiste
d’un serviteur bachique, amis,
toujours dispos et jamais triste,
buvant jus de grappes choisis.


Bienvenue à Noé, Bacchus et Saint-Vincent
Par le docteur Samuel LETENDRE Grand Maître

«  En avant, Arche !» a dû s’écrier notre vénéré patriarche Noé, qui, après avoir mis cent ans à construire le fameux vaisseau, donna l’ordre de fermer toutes les issues. L’heure du déluge avait sonné. Vous savez le reste…Ce que vous avez peut-être oublié, c’est la lourde dette de reconnaissance que le genre humain a contracté envers ce patriarche avisé et vraiment œnophile, puisqu’il sauva la vigne. Certains esprits chagrins n’auront pas manqué de s’étonner, peut-être même de s’indigner, en apprenant la naissance de l’Ordre Bachique des Œnophiles. Tiens, diront-ils, encore une; cela n’a plus de sens !

Nous souvenant du vieil adage : « Bien faire et laisser braire », confions ces bilieux à l’assurance-maladie, et sachons accorder au Savoir-Boire la place de choix que sait toujours réserver tout être humain qui se prétend civilisé. Si j’ai accepté d’épauler de mes humbles connaissances et de présider ce jeune mouvement, c’est que je crois aux vertus millénaires du produit de la vigne; je crois aux propriétés physiologiques et morales du vin; je crois en son action civilisatrice et humanisante, surtout en notre siècle de matérialisme desséchant, en notre époque d’acier et de béton, où l’être humain ne semble pas réaliser qu’on est en voie d’en faire un robot. Je m’en voudrais de ne pas souligner le choix fort judicieux de l’appellation donnée à cette gazette pour œnophile « De Vigne en Bouche ! »


Samuel LETENDRE Grand Maître

N’avons-nous pas là, résumée en quatre mots, la synthèse de cette symphonie exaltante et ininterrompue de la Vigne et du Vin, dont les premières notes se jouent en « pianissimo » dans le silence du cailloutis terreux et de son cep noueux; puis, la nature aidant, sous la baguette habile de l’artiste-vigneron,  n’entendons-nous pas s’amorcer un « crescendo » qui atteindra son apothéose à la vendange si fiévreusement attendue, pour se prolonger en des accords de joyeuse reconnaissance jusqu’au moment béni où le divin nectar viendra dans toute sa noblesse s’offrir aux lèvres du dégustateur averti comme à celles du pieux amateur. Aux membres du Grand Conseil de l’Ordre à ses dévoués collaborateurs et collaboratrices, aux membres qui déjà sont des nôtres, au premier membre fondateur, Jean Claude DENOGENS, enfant de la vigne Périgorde et Bordelaise, notre Grand Chancelier et Gazetier qui des nôtres depuis septembre 1963, j’adresse mes compliments. 

Le vin de France se devait d’avoir une garde et une cour hors les murs pour défendre ses vertus et chanter ses louanges. J’offre également mes vœux à l’Abbé Bertrand POMERLEAU et aux éminents parrains de l’Ordre, le Professeur Georges PORTMANN et le docteur Jean-Max EYLAUD. Je les félicite de s’associer aux succès grandissant de notre mouvement qui se veut à la fois éducatif et humain. J’offre également mes souhaits de cordiale bienvenue aux âmes bien nées qui, résolument et de gaieté de cœur, s’enrôleront sous la bannière de Noé, de Bacchus et de Saint-Vincent sous la double devise de : « Rubis ou Topaze même Délice même Extase » « Non Biberis Diluta ».


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