toujours l’ami du corps et de l’âme »
Professeur Georges Pormann
Selon Martine Chatelain-Courtois auteur de « Les mots du vin et de l’ivresse ». « aucune substance consommable n’a la même complicité que le vin avec la parole. Non seulement il délie les langues, en rendant les buveurs bavards ou poètes selon leurs talents, mais il est aussi le seul produit dont la consommation exige un commentaire, puisque savoir le boire revient à savoir en parler.
En exportant ses exquises variétés de vins, c’est un peu de sa gaîté et de sa culture que la France envoie de par le monde. Dans nos conférences, nous montrions les vignobles qui soulignent les plus beaux paysages. Nous montrions que chaque fromage a son vin ou ses vins, puisqu’il n’y a que mille fromages en France tandis qu’il y existe plus de cinq mille vins. Nous expliquions que dans le savant mot « ŒNOPHILE » il y a la sagesse, la retenue en dégustant avec l’art et la manière de « Mirer ! Humer ! Goûter ! Extase ! ». Les autres approches étaient nombreuses par exemple du Bourguignon Henri Béraud : « Boire c’est la vie; taster c’est la science; en parler c’est l’art ». Nous expliquions régulièrement que selon le mot de Georges DUHAMEL : « L’alcool n’est pas tout le vin, il en est le squelette ». « Le vin est à la table, ce que la fleur est au jardin » cette citation du docteur Tant était mon dicton favori. Non le pays d’où je viens, la France et sa région du Sud-Ouest ne sont certainement pas des alcooliques ni des ivrognes. Dans son évolution gastronomique, mon beau et vieux pays la France applique la sage devise « Il faut boire peu et bien pour être heureux » depuis les derniers 40 ans on privilégie la qualité à la quantité. En 2012, la consommation s’élève officiellement à 40 litres par habitant et par année. Nous expliquions aussi les effets du vin, indissociable de son histoire : « l’ivresse, mère du souvenir et de l’oubli. L’ivresse abolit la frontière entre le corps et le monde, elle ouvre la bouche, gauchit les gestes, brouille le regard et va parfois contre l’ordre de la civilité cul par-dessus tête ». Dans mes stages avec l’ami et docteur J.-M. Eylaud, j’avais retenu que « un litre de vin de dix degrés correspond comme nourriture à 900 grammes de lait ou 370 grammes de pain ou 585 grammes de viande ou 5 œufs ». Les abstinents, ces « buveurs d’eau », sont réputés intolérants, tristes, voire asociaux. Que dire de leurs influence, la sagesse et la consommation d’eau gourmande individuelles par personne et par jour en France est de 2 litres. Enfin « Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ». Le vin en France est considéré comme une boisson naturelle favorable à l’hygiène, tandis que l’alcool et les spiritueux artificiels sont jugés dangereux à la santé publique. D’ailleurs, le docteur J.-M. Eylaud avait observé que les régions viti-vinicoles sont moins atteintes par l’alcoolisme que les régions non productrices de vin, en France tout au moins. Non, en France, il n’y a pas place pour l’alcoolisme, mais plutôt quelques individus atteint du vinisme. « Ami du vin, prend garde à femme vigilante, si tu rentres tard, avec forte dose de vinisme, qu’un rouleau à pâtisserie exagère la tache rouge de ton nez ». En étudiant l’esthétique du vin et son apport alimentaire, j’avais remarqué que le contraire de sa valeur de beauté ne pouvait que conduire vers le vinisme .
« VINISME : Forme d’alcoolisme due uniquement à la consommation excessive de vin où à la fragilité organique de certains individus. Si l’on voit parfois du vinisme dans les pays producteurs de vins, on y voit moins d’alcoolisme vrai et l’évolution de cette maladie est moins dramatique que celle de l’alcoolisme dû à l’excès de boissons à base d’alcool pur obtenu par la distillation même du vin » (Extrait du GLOSSAIRE VINEUX du Docteur EYLAUD ).
A Bordeaux, on rencontre beaucoup de gens surtout parmi les viticulteurs et les négociants. Ils vous affirmeront qu’ils ne boivent pas. Pourtant ils aiment tous boire, mais selon les règles du « savoir-boire ». En effet, « boire » c’est absorber beaucoup de vin, d’apéritif et d’alcools. « boire », c’est le contraire de « savoir-boire » et cela conduit à l’intempérance. Dans la science œnophile, il y a le goût et l’odorat. « Le goût et l’odorat sont les sens les plus sollicités par le vin. Ce sont les sens du souvenir. Si je vous dis « odeur de truffes » et que vous fermez les yeux, vous voyez immédiatement apparaître le tableau du marché aux truffes de votre enfance. Et bien c’est exactement la même chose pour le vin et ses arômes. Avec de telles images, il n’y a pas de risque pour le vinisme ni l’alcoolisme. Le savoir-boire nous forme à la prudence et à la modération.
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