Friday, June 3, 2022

BOULANGERIE PREMIÈRE MOISSON


BOULANGERIE PREMIÈRE MOISSON : 
Un fleuron de l’industrie alimentaire québécoise.
Bienvenue à Verdun

« Que l’alimentation soit
Ta première médecine »

(Hippocrate, Médecin Grec 460-377av, J-C)

« La cuisine, sans cesser d’être un art,
devra soumettre ses formules
trop souvent empiriques à la sciences »

(Auguste Escoffier, chef cuisinier 1903)

«  La santé par l’alimentation,
c’est l’enjeu des années à venir »

(Joël Robuchon chef cuisinier l’express styles, 2014)



Cette chronique gourmande a surtout une ambition: vous permettre de découvrir un lieu du bien manger sains. Surtout dans les villes, c’est de plus en plus rare, de plus en plus difficile. A l’heure où les grandes entreprises de nourriture et leurs techniques modernes mettent à votre disposition, en n’importe quelle saison, tous les fruits et produits du monde entier, un simple repas régional traditionnel, bien Québécois, fait de produits sains, de denrées provenant directement des producteurs, est devenu très difficile à composer. 

Certes, ici, Première Moisson, l’a réussi. Il est vrai que les aliments coûtent de plus en plus cher. Le saviez-vous ? Nous sommes faits de poussières d’étoiles, disait l’astronome américain Carl Sagan. Et c’est vrai : les atomes qui nous composent sont nés au cœur des étoiles, dans l’infini du cosmos. Mais à y regarder de plus près, tous ces atomes, initialement sidéraux, ont fait le voyage jusque dans notre organisme via l’alimentation. Tout ce que nous sommes depuis que nous avons quitté le ventre nourricier de notre mère, provient de ce que nous avons mangé. Les protéines de nos muscles. Le glucose qui les faits fonctionner. Les lipides dont se repaît notre cerveau. Les nutriments qui poussent notre ADN à s’exprimer, ou pas… Nous sommes faits de particules alimentaires ! Mal manger tue et 3 milliards d’humains ont un problème de poids. 

SAINT HONORÉ PATRON DES BOULANGERS

Le mois de mai annonce la fête du patron des boulangers. Celui qui fut évêque d’Amiens est célébré le 16 mai des deux côtés de l’Atlantique. Cette fête du pain est l’occasion de festoyer, travail des céréaliers, des meuniers et des boulangers qui maintiennent la tradition du bon pain. 
La boulangerie Première Moisson, 4214 rue Wellington à Verdun n’y fait pas exception. 

La réputation de Première Moisson n’est plus à faire, à votre table depuis 1992. Mais ses origines et son évolution valent qu’on s’y attarde. Comment une institution dont la fondatrice, Liliane Colpron, s’est vue décerner par la France en 2005 le titre d’Officier dans l’Ordre du mérite agricole pour l’excellence de son travail au Québec. (Voir http://www.amoma.ca). Tout effort mérite récompense, le mérite agricole Français  est l’insigne d’une distinction honorifique ou d’un ordre de chevalerie. La croix de l’ordre du mérite agricole rassemble dans le vaste domaine de l’Agriculture française, l’élite du savoir, ceux qui sont choisis, élus les meilleurs, les plus dignes de la croix. Cette croix est aussi la Légion d’Honneur agricole française.

Le 28 septembre 2005, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à l’Espace Rhône-Alpes à la place Jacques-Cartier dans le Vieux-Montréal, Marc Bouteiller (à gauche ) chef de la Mission économique de France a remis à Liliane Colpron, pdg des Boulangeries Première Moissonla médaille d’officier du mérite agricole français, à Guy Debailleulprofesseur à la Faculté des sciences, de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval à Québec, la médaille de chevalier et à Jean Claude Denogens, journaliste et président de l’association des médaillés du Mérite Agricole français, la médaille d’officier, en présence de Michel R. Saint-Pierre
( à droite), sous-ministre de l’Agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec. 
(photo Charles-Henri Debeur)

En France, on adore le pain! Surtout la Baguette, le pain de mie aux céréales, aux fruits… Chaque année, les boulangers vendent 10 milliards de baguettes. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le pain n’a pas été inventé en France. Les hommes préhistoriques en confectionnaient déjà, il y a plus de 30 000 ans. Les anciens égyptiens en avaient inventé plus de 40 variétés, aux dattes, aux figues et au miel ! Aujourd’hui, c’est un aliment de base, dans de nombreux pays ! On dit même qu’avec du pain et du vin, on peut vivre. Le pain est composé d’eau et de farine. La farine est obtenue en broyant des graines. On utilise principalement de l’épeautre (blé). Les français consomment du pain depuis le Moyen Age.

Aujourd’hui encore, le pain est une véritable passion nationale ! Il en existe près de 80 types régionaux. En Bretagne, on mange du pain plié. Qui ressemble à un chausson. Dans le midi de la France, on fabrique du pain tordu, comme une tresse. Le pain brié de Normandie a une mie très blanche. Quand à la baguette française, elle a été inventée à Paris ! Je suis de ces ressortissants français qui chaque jours, vivent pour et à la baguette. Je cueille ma Baguette de pain croustillante chaque journée.


La signature du Maître boulanger, on voit ici le pain, sortant du four, plaisir des yeux et des narines, revêtir sa séductrice robe dorée.


 Le métier de boulanger est exigeant, seuls les plus aguerris survivent au dur labeur, aux heures de travail nocturnes et aux défis quotidiens de production et de fabrication.
Car être boulanger nécessite une précision de chimiste, un flair et un œil infaillible avec une capacité d’adaptation à toute épreuve. Comme l’explique Bernard Fiset, l’un des trois enfants de Liliane Colpron à avoir élaboré avec sa mère le nouveau concept de Première Moisson : la fabrication du pain est un défi quotidien, les variations de température, du blé, de la levure sauvage, la température externe et l’action enzymatique de la farine sont des éléments capricieux qui rendent le travail du boulanger plus complexe que celui du pâtissier. Pour le boulanger, comme pour le navigateur, aucune heure de la journée n’est semblable à l’autre ! Et aucune journée ne ressemble à la précédente, confie Bernard.


Mieux comprendre comment nous mangeons,
Pour mieux comprendre ce que nous sommes.


James Joyce écrivain Irlandais a écrit : « Dieu a fait l’aliment; le diable, l’assaisonnement »Première Moisson est spécialisée dans la fabrication et la vente de produits de boulangerie, de charcuterie et de pâtisserie. C’est un fleuron de l’industrie alimentaire québécoise, cette entreprise familiale, fondée il y a 22 ans, emploie 1200 personnes dans ses deux centres de production et son réseau de 24 boulangeries – boutiques. 

Verdun s’est donc enrichi de la 24e succursale du manger sain. « Depuis 1992, tradition et innovation sont le parfait mariage de notre savoir-faire, qui nous permet d’être à votre table avec des produits inspirés des méthodes traditionnelles françaises. Des blés uniques, cultivés au Québec et issus de l’Agriculture Raisonnée, laquelle est basée sur le respect du grain et de la terre. Des farines non blanchies et non traitées chimiquement, créées pour répondre à nos exigences élevées de qualité et vous offrir des pains aux arômes uniques ».

Première Moisson Verdun, c’est ce commerce dans lequel il fait bon entrer pour céder à l’appel des effluves enivrantes de pains aussi sains que délicieux, sans oublier le bon café. C’est aussi le lieu privilégié pour déguster plusieurs produits frais du jour tels des viennoiseries, pâtisseries, sandwichs, salades et faire provision de charcuterie fine et plats prêts-à-emporter prêts-à-manger. Enfin voilà un endroit invitant situé au coin des rues Galt et Wellington, face à la superbe église catholique Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Un rendez-vous au décor chic, agréable et spacieux de prédilection pour adeptes gourmands de tous âges.

  Voici à l’étalage de remarquables baguettes et autres pains, charnus, voluptueux, convenablement cuits, donc croustillants, nous rappelant l’âme du pain, comme le disait Charles Baudelaire pour le vin et sa constitution aromatique. « La vocation principale du pain aujourd’hui, comme le vin est hédoniste : procurer un plaisir intense, susciter une expérience émouvante, processus qui passe par l’éducation, la dégustation attentive et informée, et l’implication du boulanger ».


D’ailleurs un charmant proverbe Savoyard nous rappel que : 
« Le pain et le vin sont le commencement d’un grand festin ». Nous le savons bien, dans l’art de vivre, le pain et le vin font cause commune.

L’odeur du pain des boulangeries Première Moisson, pourrait bientôt embaumer les rues du Canada. Car le partenariat avec l’importante chaîne d’alimentation Metro risque de doubler le nombre de succursales Première Moisson. «  Il y a de la place pour ce genre de commerce-là », a soutenu le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche.

Selon Liliane Colpron : «  Se maintenir en santé est une préoccupation constante, qui a fait le choix de manger bio ». En fait Première Moisson a toujours été une entreprise verte, qui se fait un point d’honneur d’utiliser une matière de qualité, exempte de produits chimiques. Enfin rappelons que Liliane Colpron fut choisie PDG de l’année 2007.

La tablée des sympathiques amis gourmands tous sourire de « http://www.devigneenbouche.org » Se sont retrouvés au nouveau Première Moisson à Verdun devant un traditionnel café croissant.
De gauche à droite : En fin de table, Claire Théberge en bonnet blanc, mon étoile des neiges, aussi artiste activiste, à gauche notre brillante animatrice Nadège Leblanc des artistes activistes de Verdun. Le doyen des journalistes bien connu, vini-gastronomique Jean-Claude Denogens, l’homme d’affaires Gontrand Latour et son épouse Sylvie Dagenais, Michel Laurent, retraité chef cuisinier. A droite Philippe Françoise expert informaticien, Suzanne Charest et Roger Lamothe également acteurs des artistes activistes de Verdun.


Superbe vue de l’Église catholique Notre-Dame-des-Sept-Douleursdepuis la terrasse de Première Moisson au coin de la rue Galt, au cœur de Verdun.

Les photos sont une gracieuseté de l’ami et célèbre photographe René Delbuguet de photos Médias 






Tuesday, November 23, 2021

LA ROUTE ENCHANTÉE DES ROSÉS DE PROVENCE


« Le vin a le pouvoir d’emplir l’âme
de toute vérité de tout savoir et philosophie. »
(Jacques-Bénigne Bossuet)

« Le rire, c’est le soleil,
il chasse l’hiver du visage humain »
(Louis de Funès)

« La seul arme que je tolère,
c’est le tire-bouchon ! »
(Jean Carmet)

Blason de Provence

Nous quittons Nice avec le souvenir, en ce qui me concerne d’avoir sous l’égide de Me Jean Drapeau Maire de Montréal,  été impliqué  dans la prestigieuse association des villes jumelées, avec Montréal. Paris, Lyon et Nice, sont villes jumelles. D’ailleurs le souvenir persiste ici, car je suis honoré d’être titulaire de la « Médaille de Bronze de le Ville de Nice » .

La France est le pays du vin, mais aussi des villes culturelles, et Nice, est la chic capitale de la Côte. Nice est renommée comme étant l’une des plus grandes stations balnéaires du monde, et comme  étant la capitale de la Côte d’Azur. Son aéroport international est très important et son port la relie à toutes les villes méditerranéennes, en particulier aux villes de la Corses.  C’est une ville étape très appréciée, au cœur même de l’une des plus belles régions du pays. Située aux portes de l’Italie, Nice est entourée de hautes collines qui protègent sa célèbre baie des Anges. La douceur de son climat en fait sa plus grande richesse. La charmante ville, attire l’attention des artistes du monde entier. Sa population est de 342,522 habitants.


Vignes et champs de lavande

Nous quittons dans les Alpes-Maritimes, Nice anciennement « Nike » qui signifie « victoire » et son petit vignoble accroché aux flancs des collines dominant la vallée du Var. La Provence et ses vignes baignées de soleil. Le temps est relativement doux sur l’année et les pluies suffisantes. Toutefois l’influence de la montagne et de la mer se fait sentir, en nuançant ce climat par des brises nocturnes provenant de la Méditerranée. On aime la Provence pour ses jolis petits villages aux toits de tuiles rouges, pour son paysage varié avec colline, ses gorges, et ses champs couverts de taches de lavande. Ici, la gastronomie locale réputée et mise à l’honneur. La Provence produit bien plus que du vin ! À travers la Provence, sur 200 km, c’est le soleil et la pureté du ciel. Les cyprès, les oliviers, la garrigue, les amandiers, les arbres fruitiers. Et le chant des cigales. La Provence c’est aussi les calanques de Cassis, la Provence de Mistral, Giono, Pagnol, Daudet, Bosco. Celle de Van Gogh et de Cézanne, le Pernot, les rosés, la bouillabaisse. Et les Provençaux… et l’accent ne l’oublions pas. Voilà la Provence ! Au cœur de notre visite, le Var.

Ce département français de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur doit son nom au fleuve côtier qui constituait jadis la limite orientale du département.


La route des vins de Provence

Ainsi, continue la longue Route des fameux  Vins de Provence, plus de 300 domaines à découvrir, d’ailleurs des portes de Nice à celle de la Camargue la route des vins de Provence rassemble près de 430 vignerons et caves coopératives.

Vignoble de Provence

Superficie : 25 000 hectolitres
Production : 1100 000 hectolitres
Couleurs des vins : 25 % rouges
70 % de rosés – 5 % de blancs
Nombre d’AOC : 8
Nombre de VDQS : 1

Le vignoble provençal est le plus ancien de France. Rendu célèbre par ses vins rosés, il offre cependant un grand choix de vins rouges et blancs très originaux, qui ont l’accent de cette provençal baignée de soleil, où se mêlent les senteurs de thym, de laurier, de genêt et de lavande. La Provence c’est aussi, 3000 heures de soleil par An ! Les pluies sont irrégulières, le mistral, vent fougueux, est bénéfique au vignoble, la mer apporte sa douceur, limitant ainsi les effets de la sécheresse.


Ancienne bouteille de rosé de Provence

Lampe de Méduse rose

Un terroir Protégé

Des Alpes à la mer, les sols, quel que soit leur âge, portent la marque des massifs cristallins anciens qui leur ont donné naissance. Sur des terroirs calcaires, de grès ou de schistes, la roche effritée communique aux vins finesses et caractères.

Nous sommes en route car notre prochaine destination est « l’Ordre illustre des Chevaliers de Méduse  » au Château Sainte-Roseline, les Arcs-sur-Argens (Var). Le Château Sainte-Roseline est un domaine viticole situé dans le Var aux Arcs-sur-Argens, non loin de Draguignan et de Trans-en-Provence, le domaine est reconnu « cru classé » de Provence depuis 1955. Le rosé de Provence, star à l’exportation. En dix ans, les ventes à l’étranger de ce vin emblématique du sud-est de la France ont augmenté de 520 % en volume. Symbole de l’été, le rosé de Provence se boit toute l’année dans de nombreux pays. Il n’est pas étonnant que des investisseurs étrangers lorgnent les rosés de Provence. Ces nuances plaisirs des yeux et des papilles, les plus représentatives du monde Rosé : Sable, Nacre, Pomelo, Framboise, Pêche, Saumon, Abricot, Groseille, Cerise, Grenat, ne cessent de grappiller des hectares de vignes, au détriment des rouges et du blanc ( 166 millions de bouteilles en 2020 ).


Château Ste-Roseline


Les cépages de Provence

La grande richesse du vignoble provençal
S’exprime par l’existence de nombreux cépages,

Le Grenache, la Syrah, Le Cinsaut, Le Carignan, le Mourvèdre, Le Tibouren, Le Cabernet Sauvignon, le Rolle, L’Ugni Blanc, La Clairette, Le Sémillon.


Le Château Sainte Roseline Cru Classée
Tendance chic et gastronomique.

Basé aux Arcs-Sur Argens, à proximité de la baie de Saint-Tropez, de la Croisette de Cannes, des Georges du Verdon ou encore d’Aix-en-Provence, est un Site Classé et un Domaine Cru Classé AOP-Côtes de Provence. Il est l’un des lieux les plus visités de la région.

XXe siècle Du Baron de Rasque de Laval à la famille Teillaud

1955 : Le Château Sainte Roseline fait partie des premiers Crus Classés de Provence. 

1994 : Rénovation complète de l’Abbaye suite au rachat du domaine par Bernard Teillaud.

XXIe siècle L’Ère moderne : Aurélie Bertin et Delphine Meunier

Aurélie Bertin-Teillaud propriétaire
du Château Sainte-Roseline

2011 : Aurélie Bertin et Delphine Meunier, les filles de Bernard Teillaud, rachètent le Château Sainte Roseline à leur père et en sont depuis les propriétaires.  

110 hectares de vignobles

Le vignoble du Château Sainte Roseline jouit d’un terroir exceptionnel en Provence : Les sols argilo-calcaires et la présence d’une source en profondeur permettent une alimentation maîtrisée de la vigne, gage de l’obtention de grands vins. Il a d’ailleurs été récompensé, en 1955, par la distinction « CRU CLASSÉ » Aujourd’hui, le vignoble AOP Côtes de Provence Cru Classé s’étend sur 110 hectares où 11 cépages sont cultivés permettant ainsi la production de vins rosés, blancs et rouges au sein de notre vignoble Sainte Roseline.

L’équipe veille toute l’année au bon développement de la vigne grâce à des pratiques culturales exigeantes visant à favoriser la concentration des baies. La quête permanente de qualité nous a conduit à l’adoption d’un nouveau système de tri particulièrement novateur et à la pointe de la technologie. Ultra moderne, le chai de vinification du Château Sainte Roseline s’étend sur 800 m2. Il est doté de nombreuses cuves, toutes thermo-régulées offrant à l’équipe de cavistes. Un bel outil de travail. Pour les rouges : Syrah, Mourvèdre et Cabernet sauvignon. Pour les rosés : Grenache, Syrah, Mourvèdre, Cinsault et Tibouren. Pour les blancs : Rolle et Sémillon.

Nos différentes gammes de vins ?

Nous proposons quatre gammes de vin en cru classé, qui forment une collection cohérente. Parmi elles, la cuvée « Lampe de méduse » un nouveau visage dans les trois couleurs. Créé en 1950 par la Baronne de Rasque de laval, son flacon emblématique en verre reste le même mais avec un habillage plus moderne. Lancé en 2007, « La Chapelle de Sainte Roseline » est une cuvée  d’exception très haut-de-gamme à faible production qui se pare elle aussi de nouveaux habits. Nous commercialisons aujourd’hui 500 000 bouteilles par an en France et à l’étranger, dont 100 000 vendues au caveau. La tendance est à la consommation de rosé et nous en avons largement bénéficié. En 1994, la part de marché du rosé représentait 7 % de la  consommation globale contre 30 % aujourd’hui. La Provence est devenue la capitale mondiale du rosé.


Il était une fois, un Ordre Illustre des Chevaliers de Méduse 

L’Ordre Illustre des Chevaliers de Méduse est né le premier mars de l’an de grâce mil six cent quatre-vingt dix, et ses statuts furent publiés à cette époque sous le titre « Agréables Divertissements de la Table, ou Règlement de la Société des Frères de Méduse ». Pourquoi Méduse? Parce que le mythe de Méduse s’apparente à celui du vin. Pégase, le cheval ailé qu‘enfourche le poète, et le corail, sang pétrifié, sont issus de Méduse. Ces deux symboles évoquent deux aspects essentiels du vin : d’une part l’exaltation créatrice, lorsqu’en plein soleil, pour reprendre la terminologie ésotérique rabelaisienne, « on lampe l’huile chère à la Bien Aimée Mère Méduse », et, d’autre part, le sommeil indispensable du « corail liquide » dans la fraiche nuit des caves, comme le corail reposant au fond des abîmes marins. 

C’est messire Girardin de Vauvré qui fut l’artisan de son immense succès. En prenant le nom mérité de Frère Bienfaisant, il fondait le Grand Prieuré de Toulon qui devait connaître la célébrité. Parmi les dix-huit frères et dix-huit sœurs, on comptait toute la fine fleur, ou presque, de la noblesse provençale. Le 30 septembre 1951, après les vendanges s’ouvrit le premier Chapitre solennel, avec le concours de la Marine Nationale, au château de Sainte-Roseline, aux Arcs-en-Provence, en plein vignoble.


Blason de la Méduse


Vignoble : Côte-de-Provence
Fondation : 1690 et 1951
Costume de l’ordre Illustre des chevaliers de Méduse
Grande cape bleu azur à col Médicis doublée de pourpre, à parements d’or.
Calot à la poulaine, bleu à fond rouge
Insigne

Grand cordon avec médaille portant une tête de Méduse
Et, comme devise : « Lampade Medusa gaudet »

Tuesday, November 2, 2021

LES VINS ROSÉS DE PROVENCE ET LE VIGNOBLE DE BELLET


« En Provence, le soleil se lève deux fois,
le matin et après la sieste. »

Yvant Audouart 

« Le rire, c’est le soleil,
il chasse l’hiver du visage humain. »

 Louis de Funès 

« Petits Hymnes à nos Grands vins
Vins de Cassis fiancés à la bouillabaisse, qui grisent la rascasse et font taire Marius pour qu’Olive puisse raconter l’histoire de quelque noyau ; »

Jean Max Eylaud


Tout œnophile doit savoir à propos du « ROSÉ »

Tout vin en provenance de raisins rouges peut avoir la couleur rosée, c’est-à-dire rouge clair à différentes tonalités, mais, en fait, un vin dit « rosé » est un vin obtenu par fermentation brève de raisins rouges ou par fermentation normale de certains cépages destinés à la confection spéciale de ces vins .Un vin de couleur rosée par mélange de vin blanc et rouge n’a pas cours en gastronomie.


En quittant Avignon, on traverse une région viticole. On arrive ensuite à Orange, autre ville célèbre par ses vestiges  romains. Orange possède le plus merveilleux théâtre antique du monde romain et Louis XIV disait de son grand mur qu’il était « la plus belle muraille du royaume », nous avions ensuite jeté un coup d’œil  sur l’orgueilleux pont du Gard qui « porte bien ses 2000 ans ». Cet aqueduc, long de 50 km, apportait l’eau des collines d’Uzès à Nîmes. Le canal enjambe le Gard qu’il domine de 49 mètres, le canal est long de 275 mètres et certains blocs, hissés à 40 mètres, pèsent 6 tonnes. Nous longeons la merveilleuse ville de Nîmes  que l’on appelle la «Rome française!». Nous  traversons Aix-en-Provence ville universitaire de la région Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, dans le sud de la France. C’est là qu’est né le peintre Paul Cézanne.

Les Confréries de France…, c’est ce monde passionnant que nous découvrons et que nous vous invitons à découvrir. Nous sommes et avons soif de goûter ce nectar de Bellet. Oui! l’unique petite perle des confréries et son vignoble qui est situé dans l’une des plus grandes stations balnéaires du monde étant Nice la capitale de la Côte d’Azur. Située aux portes de l’Italie, Nice est entourée de hautes collines qui protègent sa célèbre baie des Anges, plusieurs jolis villages parsèment son arrière-pays et sa promenade des Anglais, en bordure de la mer, est mondialement connue. Son site magnifique et la douceur de son climat sont ses plus grandes richesses. D’ailleurs on la surnommée la « reine de la Riviera ».

Nice la baie des Anges

Mais bien plus curieux ici, pour les œnophiles, en Côtes d’Azur, sur les collines de Nice, trônent les vins de l’appellation Bellet, que l’on retrouve parfois au Québec sur les tablettes de la S.A.Q.


Histoire et naissance du Vignoble de Bellet

Le petit vignoble de Bellet est sans aucun doute le seul « monument » qui nous reste de la création de la ville de Nice, par les phocéens de Massilia, au IV siècle avant J.-C. Niké, qui signifie « victoire », fut en effet fondée à la suite de la bataille gagnée sur les Saliens et les Ligures. En ces temps, les Grecs, comme plus tard les Romains, leurs héritiers spirituels, ne fondaient pas une cité avec temples, palais et théâtres, sans créer l’environnement nécessaire à l’agrément de la vie. Et Niké en est un exemple, sans coteaux couverts de pampres! De de la Nice antique, il ne reste aujourd’hui que son vignoble, accroché aux flancs des collines dominant la vallée du Var ou dans les vallonnements proches , situé dans le périmètre de la commune, et connu sous le nom de vignoble de Bellet. 

La situation du vignoble de Bellet, en coteaux dont l’altitude se situe de 100 à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Même s’il est toujours périlleux d’oser des comparaisons, on ne peut s’empêcher de faire un rapprochement entre les vins blancs de Bellet et le Chablis, surtout après l’admission du cépage Chardonnay, qui ne doit pas, toutefois, excéder 40% de l’encépagement traditionnel, qui reste le Rolle, le Rousseau et le Spagnon. Pour les rouges et les rosés, les cépages principaux sont le Braquet, le Folle noire, et le Cinsault, le Grenache étant le cépage d’appoint, sous la surveillance de L’I.N.A.O., un vieux cépage strictement local, la Négrette de Nice, est remis en culture en vue de son intégration parmi les cépages principaux. Le rendement à l’hectare est faible : le maximum de 40 hectolitres/hectare fixé par le décret d’appellation. Le degré alcoolique dépasse rarement 12 degré. C’est un très grand vin, hérité de l’Antiquité, que les gourmets et les œnophiles redécouvrent.

Le vignoble de BELLET c’est 50 hectares 

Le petit vignoble de Bellet s’étend sur les hauteurs de Nice. Sa culture en terrasses, sur des sols silico-calcaires, l’altitude élevée, l’alternance des courants d’air alpins et marins, et l’ensoleillement exceptionnel, confèrent au vin de Bellet toute sa finesse. Issus de cépages rares comme la Folle noire, le Braquet, le Rolle ou encore le Mayorquin, ces vins sont exceptionnels. Les blancs sont frais, avec des notes d’amande fraîche, de fleur d’oranger, d’agrumes; les rosés sentent le genêt et le miel; les rouges, somptueux, ont un bouquet de cerise.

Aujourd’hui, ils sont seulement dix courageux et talentueux vignerons, perchés à 200 mètres sur les hauteurs de Nice, à produire ces nectars de Bellet. Oui! dix vignerons qui exploitent à peine une petite soixantaine d’hectares produisant tout au plus 120 000 bouteilles par an. Bellet cette toute petite appellation provençale peu connue. Qui connaît Bellet ? Réponse le monde entier. Du haut de ces trois collines de son terroir il y a une vue admirable sur la grande bleue cette charmante Méditerranée. Le vin de Bellet, fut plébiscité par Louis XIV et le président Américain Thomas Jefferson. C’est en vue de la promotion des vins de Bellet, disparus et heureusement retrouvés, que s’est constituée la  « Confrérie des Comtés de Nice et de Provence  » association bachique et gastronomique.

Le château de Crémat




Vignoble: Bellet (Nice)

Fondation: 14 Juillet 1966

Insigne: L’Aigle de Nice, couleur or, ruban , chaîne ou sautoir selon le grade.

Costume: Cape violine à parements d’or pour les chevaliers, d’autres couleurs pour les différents  Dignitaires . Toque assortie.

Insigne et costume de la Confrérie des Comtés de Nice et de Provence



Insigne vignoble de Bellet



Château de Crémat blanc


Château de Crémat Rosé

Château de Crémat Rouge


Wednesday, October 13, 2021

CÔTES DU RHÔNE ET ÉCHANSONNERIE DES PAPES CHÂTEAUNEUF-DU-PAPE (VAUCLUSE)

 

«  Quand le vin est tiré, il faut le boire.
Même s’il est bon ! »
( Marcel Pagnol )

«  Vider une bouteille avec quelqu’un
c’est une manière pudique de se dire l’amitié »
( Jean Carmet )

«  Chez nous, les hommes devraient naître
plus heureux et plus joyeux qu’ailleurs,
car je crois que le bonheur vient aux hommes
qui naissent là où l’on trouve le bon vin »
( Léonard de Vinci )

La fonction d’échanson a exister de tout temps, et de tout temps elle a été hautement considérée. Dans l’Olympe le premier échanson olympique fut Ganymède échanson des dieux.


Ganimède prince légendaire de Troie, premier échanson-oenophile versait l’ambroisie aux dieux de l’Olympe. Zeus, ayant pris la formed’un aigle, l’enleva et en fit l’échanson et premier oenophile des Dieux


En France, le premier échanson dont le nom nous soit connu est saint Benoit d’Aniane, fils d’Aigulfe comte de Maguelone. Il avait été échanson de Pépin et Charlemagne. Échanson ou Grand Bouteiller sont synonymes, et les deux fonctions se confondent. Grands seigneurs, princes de l’Église, comptèrent tous des Bouteillers ou Échansons dans leur train de maison.

Nous sommes au  Moyen Age. Châteauneuf-du-Pape s’est bâti autour du château neuf construit par Jean XXII, deuxième pape d’Avignon (1316-1334). Mais comment ne pas rendre hommage, là où se récolte un des meilleurs vins du monde. Oui, rendre hommage aux générations passées, à tous ceux qui sont restés dignes, à travers les siècles de la tradition spirituelle qui a présidé à la création de ce vignoble, destiné à servir d’exemple, de modèle et à honorer le chef de l’Église, et même à lui fournir le vin nécessaire à l’office divin!

« Vins des Côtes du Rhône que les papes regrettent plus que leur palais et le pont d’Avignon où l’on danse encore, cependant, grâce à vous. »


Le pont médiéval de Saint-Bénezet, monument
 emblématique de la ville d’Avignon


« Sur le pont d’Avignon on y danse, on y danse.
Sur le pont d’Avignon on y danse tous en rond. »


Dans la vallée du Rhône, impossible d’aller à Avignon sans visiter le  Palais des Papes, siège de la capitale de la chrétienté au XIVe siècle et son vignoble d’exception. La construction du Palais des Papes débuta en 1335, et dura au total une vingtaine d’année. Le fait qu’Avignon ait été choisi comme lieu de résidence papale est dû a des raisons d’ordre politique. A l’époque, le pape ne désirait plus vivre dans la ville de Rome en proie à des émeutes. Au cours de la période allant de 1309 à 1376, sept papes se sont succédé à Avignon : Clément V, Jean XXII, Benoit XII, Clément VI , Innocent VI, Urbain V, et Grégoire XI . 

Ces années vont transformer en profondeur la charmante et importante ville et lui donner la renommée mondiale qu’elle connaît encore aujourd’hui. La grandiose visite du Palais des papes. Ce prestigieux monument est le grand palais gothique de l’Occident (15 000 mètres carrés de plancher ce qui en comparaison est la surface de 4 cathédrales gothiques). Il offre au visiteur une vingtaine de lieux, des scènes d’événements au retentissement mondial avec par exemple, les appartements privés du pape ainsi que leurs fabuleux décors de fresques réalisés par Matteo Giovannetti, le célèbre artiste italien. Ce prestigieux monument permet également au visiteur de découvrir une animation culturelle toute l’année.


Avignon le Palais des papes le plus grand palais gothique


Le Châteauneuf-du-Pape, ce divin vin champion et fabuleux, c’est la puissance dans l’élégance. Les papes bien malin et astucieux s’en étaient d’abord entiché, apportant sur Châteauneuf-du-Pape une notoriété grandement mérité. Sept cent ans plus tard, nous foulons et dégustons la sève de ces vignes et cet honorable appellation aux treize cépages, ( un de plus que les douze apôtres de l’évangile) qui n’ont jamais été aussi sincères, élaborés de main de maître avec amour par des nouvelles génération de vaillants vignerons. L’œnophile qui songe à garnir sa cave de crus de longue garde, pense souvent, Bordeaux ou Bourgogne, mais pourtant, les Châteauneuf-du-Pape possèdent un bon potentiel de garde. Bien des rouges livrent le meilleur d’eux-mêmes entre leur 7e et 16e année pour les meilleurs millésimes. C’est dans la partie méridional, qu’on trouve; en rouge, le célèbre Châteauneuf-du-Pape et le Gigondas; en rosé; l’unique Tavel, ainsi que le Lirac; en blanc, un peu de Châteauneuf-du-Pape. On retrouve souvent dans ses fameux vins rouges élégants, des arômes assez intense de fruits rouges légèrement confiturés, d’épices douces telle la garrigue. C’est un vin généreux, pas du tout lourd avec en bouche une bonne longueur et de l’élégance.



Un miracle ! 
Au Domaine Beaurenard de Châteuneuf-du Pape, le vigneron et son cheval donne l’impression qu’il laboure miraculeusement sa vigne sur une mer de galets.


Ce merveilleux vignoble qui s’étend sur 3000 hectares au sol recouvert de galets arrachés par le Rhône aux contreforts des Alpes. Il produit surtout des rouges mais aussi un peu de blanc.

Les Galets présents en quantité importante dans les parcelles, du Domaine Beaurenard  donnent l’impression que les vignes ont littéralement poussé sur une mer de galets. C’est grâce aux fameux galets roulés, qui retiennent la chaleur du soleil dans le jour, la plupart des vignes plongent leurs racines dans des sous-sol d’argile rouge, qui retiennent l’eau, certaines jusqu’à deux trois mètres de profondeur. J’ai eu l’honneur de conduire une délégation de notre « Ordre du Mérite Œnophile  » en 1976 à Châteauneuf-du-pape dans cette prestigieuse ancienne Cour Pontificale, ou nous avons été reçu par les dignitaires MM. Dr Philippe Dufays, Grand Auditeur du Conseil et Paul Coulon Vice-Chancelier de L’échansonnerie de Châteauneuf-du-Pape et propriétaire du Domaine de Beaurenard. Le Domaine de Beaurenard et un domaine familial depuis 7 générations à Châteauneuf-du-Pape. 

Un acte notarié du 16 décembre 1695, mentionne « Bois Renard », qui deviendra au fil des années « Beaurenard » Aujourd’hui, les frères COULON, Daniel et Frédéric ont succédé  à Paul et Régine, et s’attachent à perpétuer la Tradition. Le Domaine s’étend sur 32 hectares de vignes à Châteauneuf-du-Pape. Si à l’échansonnerie des Papes, on s’inspirent de témoignages de temps révolus, c’est à mon avis pour ne pas laisser se rompre tout à fait le lien qui nous unit au passé. Respect, nostalgie de l’histoire, vers les riches morales de notre civilisation latine. Peu à peu, il s’est tissé entre le vin fin et l’homme une intime complicité. Les échansons de l’Échansonnerie-des-Papes le prouvent.


Un cérémonial antique et haut en couleur: Frédéric Coulon


Nous avions eu l’impression que nous assistions aux intronisations d’une viticulture d’élite, tenue par des Princes de l’Église.

Le premier candidat, accompagné d’un Maître de cérémonie, va recevoir, en la Camera Paramenti , la Clef de l’Échansonnerie des mains du Grand Auditeur qui prononce : « Accipe claven eam quae portam cellariorum nostrum cordumque viam aperit ». Cette phrase est traduite « sotto voce » par le maître de la Chapelle, d’abord en provençal ( « Receu aquello clau per drevi la porto de nosti celie e lou camin de nosti cor » ), puis en français ( « Reçois cette clef qui ouvre la porte de nos celliers et le chemin de nos cœurs »). Le nouvel Échanson va signer le livre d’or et recevoir un diplôme enluminé en vieux français, qui stipule, entre autres, qu’il a « jouyssance de faire en tous lieulx et tousjours recognoistre es qualité de Eschanson des Papes a Camera Paramenti »

J’entend  encore après toutes ses années, ces doux murmures du language  mpeccablement  prononcé, et emplifié sous les hautes voûtes de ce lieu sacré de l’Échansonnerie des Papes. Il est assez impressionnant de penser que dans ses murs, lourd appareillage de pierre, assis sur un solide et visible rocher, ont contemplé les Échansons de la Cour Pontificale affairés à donner leurs meilleurs soins aux vins issus des proches terrasses et coteaux.

ÉCHANSONNERIE DES PAPES




Vignoble : Châteauneuf-du-Pape
Fondation : Mai 1967

Adresse Sécrétariat : 25 Av, Charles de Gaulle, 84230
Châteauneuf-du-Pape, France

Téléphone: 04-28-70-38-27


Titres des Intronisés : Échansons et Grands Échansons
Insigne : Clef de bronze 
(« qui ouvre les portes de nos celliers et le chemin de nos cœurs »)

Costume : Robe lie de vin, triangle blanc en camail; revers violet.
Clef de bronze suspendue à un ruban. Chapeau de velours lie de vin



 

Tuesday, August 31, 2021

LE PLAISIR DE LA DÉGUSTATION

 


Jean Claude Denogens Maître Œnophile


« L’Homme doit toujours rechercher à rendre le beau intelligible
 pour se donner des raisons d’en être supérieurement ému. »
                                                                        Paul Valéry

Avec les compliments de l’Ordre du Mérite Œnophile
et
l’Ordre du Mérite  agricole Français au Canada ( Amoma.ca )

La Dégustation
une science… un art
mais avant tout un plaisir
Déguster c’est faire travailler avec
Attention, concentration, méthode, responsabilité, plaisir

Son ŒIL, SON NEZ, sa BOUCHE

afin de détecter, d’analyser de déterminer
les différents défauts, les différentes qualités, les diverses
sensations que provoque et procure le VIN
et les bien définir et les BIEN DÉCRIRE.

Voilà un acte d’admiration au sein de l’œnophilie l’amour du vin. 

Le Larousse décrit l’admiration comme un « sentiment éprouvé à l’égard de quelque chose ou de quelqu’un qui réalise un certain idéal de grandeur, de noblesse, de beauté ». Le Petit Robert en propose quelques synonymes : éblouissement, émerveillement, engouement, enthousiasme, extase, ravissement.

Mais pour que l’admiration s’exprime, il faut d’abord considérer que quelque chose nous soit supérieur. Voilà les hautes vertus du vin… La culture moderne a du mal à reconnaître une hiérarchie des valeurs ou des œuvres. Tout se vaut. Et quand tout nous semble dû, la gratitude et l’admiration du vin fin s’estompent. Pourtant il y a un secret du vin; mais c’est un secret qu’il ne garde pas. On peut le lui faire dire : il suffit de l’aimer, de le boire, et de le placer à l’intérieur de soi soi-même. Alors, il parle.

Et, comme le dit si bien Jacques PUISAIS, Président de l’Institut Français du Goût, Président honoraire de l’Union Internationale des Oenologues.

« La France est le pays du vin, la nation des vignerons. La France c’est 50 000 vins aux caractères, aux personnalités et aux parlers différents, qui joueront chacun leur propre rôle sur notre table, dans nos verres. Une palette inégalée de saveurs, de senteurs, d’arômes, de fermentés ou de douceurs, qui viennent jouer et danser dans notre palais. »

Le plaisir de la dégustation 
« le vin est à la table,
ce que la fleur est au jardin. »

Cela commence en musique : le glouglou des précieuses gouttes donne l’alerte. L’œnophile verse et, dévotement, murmure un nom prestigieux suivi d’un millésime rare. Solennel, comme il sied, il passe au convive suivant et recommence :
Devant son verre à peine demi-plein l’œnophile conscient se recueille. Sa pensée, fugitive, évoque une ombre : le vigneron, un homme, une femme à présent figé sous la terre, a aimé, choyé ce vin-là, témoin vivant de son labeur et de sa peine. Avec respect l’œnophile saisit le verre par la jambe et le porte à hauteur de l’œil. Doucement, il l’incline de-ci, de-là, afin que la robe se prête aux caprices de la lumière. La voilà la jolie robe ! Or, vert ou rubis, selon que le ciel du Médoc ou de Sauternes ou encore Montrachet, Corton, Musigny, Romanée-Conti en ont pris soin.  Séduit par le jeu des nuances, il flaire lentement le vin, sans insister, simple geste de connaissance. Ensuite, il le fait danser en suscitant d’une façon progressive un mouvement giratoire assez vif. Cette  valse au contact de l’air ( les dégustateurs professionnels l’exécutent avec une adresse étonnante ) favorise l’émanation des principes subtils et libère le bouquet. C’est l’affaire de quelques secondes.

Maintenant, observons l’œnophile. Son visage s’éteint. Ses paupières se ferment ou son regard se perd dans on ne sait quelle lointaine brume. Seul, le nez manifeste l’existence. Et quel nez ! Un pif , un blaire un tarin à la Cyrano de Bergerac. Bref une sentinelle qui avance sur le verre. Un nez aux ailes déployées, voluptueux et mobile en diable. Un nez plein de curiosité, fin comme l’ambre. Un nez friand de bouquets, grand virtuose de leur gamme aux milles et une senteurs. Un nez lucide, cultivé, qui évalue, compare et classe. Un nez qui sait ! Enfin un Nez qui hume les vins fins de France !

Sagace, il capte au bord du verre l’essence même du vin. Il estime, pèse, analyse, et certain de son jugement, laisse au goût le soin de conclure. D’aucuns assurent cet instant, délectable. Avec raison, Il a le charme du désir et la grâce d’une promesse,

A présent, regardons boire. L’œnophile boit à petits coups comme l’oiseau, La première gorgée, menue, baigne la langue et frôle le palais, puis elle est ramenée près des lèvres afin d’y être aéré de la manière que voici : la bouche fait, sauf révérence, le « cul de poule », aspire un peu, très peu d’air, et le fait siffler dans le vin. C’est l’épreuve de vérité, l’instant magique : le vin confesse à loisir ses plus intimes secrets. Les « écouter  », en saisir chaque détail, est un art, difficile mais attrayant, en lequel la persévérance a plus de valeur que de don.

Loin d’exagérer vers la stupeur  béate, comme le prétendent les néophytes bornés, l’absorption mesurée d’un grand vin stimule l’intellect, fouette l’imagination et favorise, à la fois, l’heureuse expression des sensations et la chaleur des sentiments, Le buveur civilisé qui est normalement un œnophile aime à échanger ses impressions avec ses amis. La mémoire gustative, nous l’avons dit est fidèle. On juge, on se souvient, on compare. Le vocabulaire du vin , riche d’images, se prête admirablement à ces jeux de la pensée. C’est un tournoi charmant de répliques vives, précises, et, cela  va sans dire, courtoise. Le moment est enchanteur car la joie née du vin est saine. Elle avive la faculté d’enthousiasme et la bonté. Alors, l’homme est heureux, cordial, voire affectueux, et toujours loquace. « Prends l’éloquence et tords-lui son cou », a dit Verlaine. Soit, et sans regret. Mais point cette éloquence-là jaillit soudain du cœur aux lèvres de l’authentique amant du Vin. Disert, enjoué, il porte à chacun la santé et ressent pour le monde entier une souveraine indulgence. Il est ravi. Le vin lui a donné son âme.